La prière de Moïse présentée au Psaume 90 est une prière d’intercession. Tel était aussi le cas de la prière de Néhémie. Ces deux prières débutent par une contemplation de la grandeur de Dieu, s’attardent sur notre condition d’être humain devant ce Dieu magnifique et miséricordieux, puis seulement après, en viennent à formuler une ou des demandes précises.
1. Qui était Dieu pour Moïse ?
La prière n’a aucune valeur en soi. C’est à cause de Celui à qui elle s’adresse que la prière prend sa valeur. Je voudrais donc aujourd’hui observer avec vous ce que nous révèle la prière de Moïse au Psaume 90 sur qui était Dieu pour Moïse — ou quelle vision de Dieu avait Moïse.
A. Un refuge
Le Psaume 90 s’ouvre sur la déclaration « Moïse, homme de Dieu » (v1a).
Hébreux 11,26 nous apprend que Moïse « regarda l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Égypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération ». Lisons Hébreux 11.24-29, puis Ps 90,1b :
« Seigneur! Tu as été pour nous un refuge, de génération en génération ».
Par exemple, Face à, et adossé à la mer, Moïse dit au peuple : « Ne craignez rien et regardez la délivrance que l’Éternel va vous accorder en ce jour […] L’Éternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence […] L’Éternel refoula la mer » (Exode 14.10-12, 13-14, 21.).
Puis, lorsque « Le peuple murmura contre Moïse, en disant : Que boirons-nous ? Moïse cria à l’Éternel; et l’Éternel lui indiqua un bois, qu’il jeta dans l’eau. Et l’eau devint douce. » (Exode 15.24). Et encore lorsque « Le peuple chercha querelle à Moïse. […] Le peuple […], pressé par la soif, murmurait contre Moïse […] Moïse cria à l’Éternel […] L’Éternel dit à Moïse […] je me tiendrai devant toi […] tu frapperas le rocher et il en sortira de l’eau, et le peuple boira » (Exode 17.2-7).
Dieu avait été le refuge du peuple et de Moïse, c’est-à-dire une personne vers qui se tourner face au danger et au besoin. Un refuge est un lieu où l’on va et revient et sommes en sécurité. Dieu est-il notre refuge ?
B. Dieu (v. 2) et Maître de la vie (v. 3-7).
« Avant que les montagnes soient nées, et que tu aies créé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu » (Psaume 90.2)
Colossiens 1.16; Hébreux 11.3; Jean 1.1, 14 : Celui qui a tout mis en place.
Colossiens 1.17; Hébreux 1.3 : Celui qui soutient toute chose.
Reconnaissons-nous, comme Moïse, que tout dépend de Dieu — c.-à-d. que tout vient de Lui et que tout subsiste en Lui ? Est-Il notre Dieu en ce sens ?
Ps 90. 3-6 : « Tu fais rentrer les hommes dans la poussière, et tu dis : Fils de l’homme retournez! Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d’hier quand il n’est plus, et comme une veille de la nuit. Tu les emportes, semblables à un songe, qui, le matin, passe comme l’herbe : Elle fleurit le matin, et elle passe, on la coupe le soir, et elle sèche ».
Dieu est celui qui donne la vie et celui qui la reprend, en Son temps.
Acceptons-nous cet aspect de l’ordre établi par Dieu ? Faisons-nous confiance à Dieu même lorsque nous sommes devant les pires pertes ?
C. Dieu (v. 2) et Maître de la mort (v. 7-11).
Lire Psaume 90.7-11. Deux aspects clés de ce passage : notre mort est la conséquence de la colère de Dieu et Moïse accepte ce décret de Dieu.
Rappel historique de ce décret de Dieu depuis Adam jusqu’à Christ :
• Genèse 2.15-17 : « L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ».
• Genèse 3.15 : Satan écrasé; Jésus blessé.
• Exode 12.27; 1 Cor. 5.7 : « Christ notre Pâque a été immolé ».
• Col 1.12-23. Qui est Christ. Qui nous étions. Qui nous sommes.
• Colossiens 3.3-4 « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez avec lui dans la gloire ».
• Jean 11.25 « Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ».
Acceptons-nous comme Moïse les limites imposées par Dieu aux termes de nos vies ? Vivons-nous dans le repos de Dieu en Jésus et nous saisissons-nous pleinement du droit d’intercéder qui l’accompagne (Hb 1.3; 3.7-4.16) ?
2. Que demandait Moïse à Dieu et que pouvons-nous Lui demander ?
A. Enseigne-nous à bien compter nos jours (v. 12).
Cette demande et les suivantes supposent que Moïse croyait que Dieu pouvait y répondre, et donc que Moïse connaissait Dieu comme celui qui nous enseigne, s’approche de nous et se manifeste.
Ces trois demandes de Moïse sont faites pour « nous », c’est-à-dire que, comme pour Néhémie, Moïse s’identifiait à ceux pour qui il intercédait.
Première demande de Moïse : « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse » (Psaume 90.12).
Jérémie 9.23-24 : « Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse […] Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie d’avoir de l’intelligence et de me connaître, de savoir que je suis l’Éternel, qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre; car c’est à cela que je prends plaisir, dit l’Éternel ».
1 Jean 5.20 : « Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable en son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle ».
B. Approche-toi de nous (v. 13-15).
Psaume 90.13-15. « Reviens, Éternel ! Jusqu’à quand ? … Aie pitié de tes serviteurs. Rassasie-nous chaque matin de ta bonté, et nous serons toute notre vie dans la joie et l’allégresse. Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, autant d’années que nous avons vu le malheur ».
Jacques 4.7-10 : « Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous ».
Hébreux 1.1-3; 4.16 « Le Fils […] a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts […] Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins ».
C. Manifeste-toi (v. 16-17).
Psaume 90.16-17. « Que ton œuvre se manifeste à tes serviteurs, et ta gloire sur leurs enfants! Quel la grâce de l’Éternel, notre Dieu, soit sur nous! Affermis l’ouvrage de nos mains, oui, affermis l’ouvrage de nos mains!
Jacques 1.25 : « Celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l’œuvre, celui-là sera heureux dans son activité ».
En conclusion
Lorsque nous désirons intercéder auprès de Dieu en faveur des personnes de notre entourage et lui demander de nous aider à aider ces personnes, il est nécessaire de se rappeler qui est Dieu et qui nous sommes.
Reconnaissons-nous en Lui notre refuge ? Notre Pâque ? Lui sommes-nous reconnaissants d’avoir donné sa vie afin que nous vivions ? Savons-nous qu’Il est le plus fidèle des bergers ? Le reconnaissons-nous comme celui vers qui nous pouvons nous tourner en ce moment même (Hb 4.16) ?
Faisons preuve d’audace et demandons-lui pour les personnes qui relèvent de notre responsabilité et qui bénéficient de l’ouvrage de nos mains : de s’approcher de nous dans sa grande compassion (v.13-15), de se manifester à nous (v. 16-17) et d’affermir l’ouvrage de nos mains (v. 17).
Questions de réflexion et d’appropriation
Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans cet enseignement ?
Quel élément de la vision qu’a Moïse au sujet de Dieu vous rejoint le plus et pourquoi ?
Laquelle des requêtes que présente Moïse pour son peuple et lui-même voulez-vous vous approprier ? En quoi est-elle spécialement significative pour vous ?
Voir aussi : Les fondements d’une prière de reconstruction (Néhémie).
Étude et questions présentées le mercredi 17 novembre 2021,
au ministère Seniors Vie Abondante (SVA) de l’Église vie Abondante.