Discussion du chapitre 2 du livre de de C. J. H. Wright, The Mission of God's People - A Biblical Theology of the Church's Mission.
Au chapitre 2, Un peuple qui connaît l'histoire dont il fait partie, Wright invite à s'interroger sur ce qui rendait les premiers disciples si courageusement et indéfectiblement engagés dans leur proclamation de Jésus au monde entier (p. 35, 47). Étant Juifs, ils connaissaient l'histoire dont ils faisaient partie. Ils la connaissaient parce qu'ils connaissaient leurs Écritures (p. 36).
Connaissons-nous l'histoire dont nous faisons partie (p. 39) ? demande ensuite Wright à ses lecteurs. Non ! car nous n'avons pas tendance à fréquenter l'Ancien Testament. Trop souvent nous percevons l'effort requis pour en comprendre la signification dans le contexte comme un gaspillage de notre temps. Pour un trop grand nombre de chrétiens évangéliques aujourd'hui, il en résulte une connaissance étriquée de la Bible dans son ensemble. Nous ne connaissons pas vraiment l'histoire dont nous faisons partie (p. 39). Or, Wright (p. 36-38) démontre que c'est sur l'Ancien Testament que Jésus s'appuyait pour expliquer le sens de sa mort (Luc 24).
Pour nous aider à comprendre quelle est cette histoire dont les chrétiens que nous sommes aujourd'hui au 21e siècle faisons partie, Wright propose une trame narrative qui se dégage de l'ensemble des Écritures, Ancien Testament et Nouveau Testament : création; chute; rédemption; nouvelle création. Puis, il sous-divise l'histoire de la rédemption dont nous faisons nous-mêmes partie en sept mouvements : l'élection; la rédemption; l'alliance; l'incarnation; la nouvelle alliance; la mission de l'Église; le retour du Seigneur.
C'est parce qu'ils comprenaient cette histoire dont ils faisaient partie que les premiers disciples étaient engagés comme ils l'étaient à répandre la Bonne Nouvelle, affirme Wright (p. 47), même si pour cela ils devaient en payer un prix énorme dans leurs vies. Ils voyaient cette histoire comme l'histoire de la mission-même de Dieu. Ils considéraient leur participation au dernier grand acte de cette histoire de la mission de Dieu comme étant une œuvre de collaboration avec Dieu (1 Corinthiens 3:9; Wright, p. 49).
À la lumière de l'Ancien et du Nouveau Testament, comment résumeriez-vous vous-même l'évangile sous forme narrative ?
Voir aussi nos autres discussions du livre de J. C. H. Wright, La mission du peuple de Dieu :
- introduction à l'ensemble des discussions sur la La mission du peuple de Dieu;
- chapitre 1, Pourquoi sommes-nous là ?
du livre, The Mission of God's People, de Christopher J. H. Wright; - chapitre 3, Un peuple qui prend soin de la création;
- chapitre 4, Un peuple qui est une bénédiction pour les nations;
- chapitre 5, Un peuple qui marche dans les voies de Dieu;;
- chapitre 6, Un peuple racheté pour une vie rédemptive;
- chapitre 7, Un peuple qui représente Dieu dans le monde;
- chapitre 8A, Un peuple qui inspire les autres à venir à Dieu;
- chapitre 8B, Interlude - pause de réflexion;
- chapitre 9, Un peuple qui connaît le Dieu unique, vivant, seul Sauveur;
- chapitre 10, Un peuple qui rend témoignage au Dieu vivant;
- chapitre 11, Un peuple qui proclame l'Évangile de Christ;
- chapitre 12, Un peuple mandaté par Dieu et qui mandate au nom de Dieu;
- chapitre 13, Un peuple qui vit et travaille sur la place publique;
- chapitre 14, Un peuple qui adore et qui prie;
- chapitre 15, Les chemins parcourus et à parcourir;
- les conférences vidéos de Christopher J. H. Wright (en anglais):
The Mission of God and of God's People (en anglais).
Certains concepts sont traités par Wright d'une manière qui les rendent plus facile à admettre et à présenter dans notre contexte culturel. Voici un exemple : «la réalité du jugement fait partie de l’Évangile, car il s’agit de la bonne nouvelle que le mal n’aura pas le dernier mot, mais sera détruit par Dieu» (Christopher J. H. Wright, The Mission God’s People, p. 44, ma traduction).
C’est vrai que les premiers chrétiens juifs n’avaient que l’AT et s’y référaient pour répondre aux problèmes qu’ils rencontraient, mais c’est justement pour combler cette lacune que le NT a été écrit. Je crois qu’il est hypothétique, voire hasardeux, de raisonner comme les premiers chrétiens juifs qui n’avaient pas le NT pour établir une règle de conduite.
Merci Bruno d'avoir été le tout premier a publier un article sur le Forum chrétien la Rencontre. C'est très apprécié.
C’est vrai que les premiers chrétiens juifs n’avaient que l’AT et s’y référaient pour répondre aux problèmes qu’ils rencontraient, mais c’est justement pour combler cette lacune que le NT a été écrit. Je crois qu’il est hypothétique, voire hasardeux, de raisonner comme les premiers chrétiens juifs qui n’avaient pas le NT pour établir une règle de conduite.
Salut Bruno, pourquoi dis-tu cela ? As-tu l'impression que Wright nous invite à faire abstraction des Révélations bibliques ultérieures ?
Pour ma part lorsque je lis un texte de l'Ancien-Testament je trouve qu'il est utile de le comprendre en essayant de me placer à la place des premiers auditeurs ou lecteurs qui eux ne connaissaient pas la Révélation subséquente. Mais l'idée ne me viendrait pas de ne pas ensuite considérer le passage à l'étude en tenant compte de ce que disent le reste des auteurs Bibliques. Par exemple, la manière dont Jésus s'est appliqué à lui-même certains passages de l'Ancien Testament est une clé herméneutique incontournable.
Bonjour Bruno,
À ma réponse d'hier j'ajouterais le commentaire suivant sur 2 Timothée 3.14-17 : « Nous avons dans ces versets un des passages les plus riches sur l'excellence des Écritures, étant entendu que le legs d'Israël doit être lu à partir de la réalisation en Christ, comme Paul l'a toujours pratiqué et enseigné » (Samuel Bénétreau, Les épîtres pastorales - 1 et 2 Timothée, Tite, p. 417-418).