La structure de l'épître de Jacques peut être simplifié de la manière suivante (Bible d'étude Vie nouvelle, p. 1982):
- Jacques 1, fermeté pleine de confiance - ce qu'un chrétien a;
- Jacques 2, service plein de compassion - ce qu'un chrétien fait;
- Jacques 3, parole pleine de prudence - ce qu'un chrétien dit;
- Jacques 4, soumission pleine d'humilité - ce qu'un chrétien éprouve;
- Jacques 5, échanges pleins d'attention - ce qu'un chrétien donne.
Construisant sur cette base, une discussion de Jacques 2 pourrait être amorcée à partir de questions comme les suivantes.
La foi et l'impartialité
Jacques nous invite à traiter nos frères dans la foi avec impartialité, c.-à-d. à éviter de faire des différences entre les personnes (v.2, 4, 9, Le Semeur). Dans l'Église primitive, le favoritisme se faisait surtout entre les riches et les pauvres. Dans notre société québécoise où les écarts de richesse sont moins prononcés, sur quels autres critères est-ce que nous pourrions être portés à valoriser certains croyants plus que d'autres?
Quels arguments Jacques donne-t-il contre le favoritisme?
Application : Demander à Dieu de me révéler les noms de personnes que je juge défavorablement, s'il y a lieu.
La foi et les œuvres
Paul, dans Éphésiens 2:8-9 et dans Romains 4:2-3, affirme que nous sommes sauvés par la foi, non par les œuvres. Jacques, de son côté, soutient que la foi sans les œuvres est morte (2:20,26). Comment expliqueriez-vous cette apparente contradiction? Comme chacun des auteurs utilisent l'exemple d'Abraham pour appuyer leur déclaration, examinons d'abord les texte de Genèse auxquels ils réfèrent 15:1-6 et 22:1-18, ainsi que leur contexte).
Lorsque Jacques parle d'œuvres qui démontrent la foi, à quel type d'œuvres réfère-t-il?
Application : Mes œuvres témoignent-elles de ma foi?
Résumé : Maintenant que l'étude est complétée, revenons à la division du livre de Jacques proposée ci-haut, «Jacques 2, service plein de compassion - ce qu'un chrétien fait» et répondons à la question : que fait un chrétien?
Bonne réflexion !
Ajustement de la mise en page le 5 octobre 2023.
Je répondrai pour l'instant au questionnement à propos des œuvres chez Jacques comparé aux œuvres chez Paul. Jacques parle des œuvres comme preuve du salut. L'apôtre Paul parle des œuvres comme fondement du salut. L'apôtre Paul faisait face à des personnes qui veulent imposer aux chrétiens de toute origine à intégrer les pratiques du judaïsme comme condition de leur salut. L'apôtre Jacques ne parle pas du tout des œuvres dans ce dernier sens.
D'ailleurs, Jacques débute sa lettre en disant de se réjouir des épreuves, car elles sont «la mise à l'épreuve de [notre] foi» (Jacques 1.3, Segond 21), et c'est «avec foi, sans douter» (Jacques 1.6) que nous sommes invités à demander la sagesse spécifique pour faire face aux épreuves à propos desquelles nous sommes également invités à nous réjouir. La foi est ici au premier plan, comme fondement de la prière pour vivre selon Dieu quand tout va mal.
Puis, toujours vers le début de sa lettre et avant de parler des œuvres, Jacques affirme que la «vie» (Jacques 1.17) est un «don» (Ja 1.17) qui nous est octroyé par le «Père des lumières» (Ja 1.17) et «par la parole de vérité» (Ja 1.18):
Ne vous y trompez pas, mes frères et soeurs bien aimés: tout bienfait et tout don parfait viennent d'en haut; ils descendent du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement ni l'ombre d'une variation. Conformément à sa volonté, il nous a donné la vie par la parole de vérité afin que nous soyons en quelque sorte les premières de ses créatures (Jacques 1.16-18).
Si la vie éternelle dont nous jouissons en Jésus-Christ est un don du Père, elle n'est pas une oeuvre que nous produisons. Par contre, si nous avons ce genre de vie, celle-ci se manifestera par des manières précises d'être et de faire.
L'apôtre Paul quant à lui ne préconise absolument pas une foi dépourvue de manifestations observables. La lecture de ses épîtres aux Romains et aux Galates parlent toutes deux d'un salut qui ne s'acquiert pas par l'obéissance aux préceptes de la loi judaïque, ainsi que d'une foi qui porte du fruit. C'est ce qu'il appelle «le fruit de l'Esprit» (Galates 5.22), par opposition aux œuvres de la nature humaine (Galates 5.19). Parmi les œuvres de la nature humaine, l'on retrouve, par exemple, les haines, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités, les divisions, les sectes, l'envie, les meurtres, l'ivrognerie, les excès de table (Gal 5.19-20). Quant au fruit de l'Esprit, «c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi» (Gal 5.22). Jacques parle aussi dans son épître de plusieurs de ces deux même catégories d'attitudes et d'actions, accompagnant ce que nous croyons vraiment.
Voilà, Nellie, un début de réflexion suite aux questions que tu soulèves concernant le rapport entre la foi et les œuvres chez les apôtres Jacques et Paul. Tous deux sont d'accord, la vie nous vient de Dieu. La vie en Lui produit du fruit.
L'article Une foi inébranlable basé sur Hébreux 1-11 pourrait s'avérer une lecture intéressante associé à nos réflexions sur Jacques 2. Malheureusement, celui-ci a été déplacé ailleurs sur le site des Ministères En Contact).
Lien soumis par courriel de la part de Denise en mai 2018. Merci Denise ! puis édité par Daniel Garneau en octobre 2023 pour tenir compte que l'article original a été déplacé.