Le thème de la piété revient à plusieurs reprises dans les épîtres pastorales, mais nous le rencontrons aussi dans d'autres portions des Écritures. Il n'est pas inutile de chercher à comprendre un peu de quoi il s'agit. Pour ce faire je commencerai par des observations générales tirées de l'article « Piété » publié par C. de Wit et K. A. Kitchen, Le Grand Dictionnaire de la Bible (*) :
- « Du point de vue biblique, la piété a plusieurs aspects. L'A.T. l'appelle "crainte de Dieu" ou "du Seigneur" (plus de 30 fois), montrant ainsi que la vraie piété s'enracine dans une attitude de révérence, de soumission et d'obéissance à l'égard de Dieu.
- «Le N.T. l'appelle "obéissance à l'Évangile" ou "à la vérité" (Rm 10.16; Ga 5.7; 2 Th 1.8; 1 P 1.22; cf Rm 6.16), faisant ainsi de la piété une réponse à la révélation divine.
- «D'un autre point de vue, qui concerne la séparation d'avec le monde et la consécration à Dieu, le N.T. l'appelle simplement "sainteté" (hagiamos, hagiôsunè; cf. 1 Th 4.3; Hé 12.14; 2 Co 7.1; 1 Th 3.13; etc.).
- «Pour Jésus, l' "oeuvre de Dieu", c.-à-d. l'exigence divine qui englobe toutes les "œuvres de Dieu", est la foi en lui (Jn 6.28s); la piété chrétienne correspond donc simplement au fait de vivre et de manifester sa foi.
- «De même, pour Jean, la piété que Dieu demande et accepte a deux traits caractéristiques essentiels et distinctifs : la foi en Christ et l'amour pour les chrétiens (1 Jn 3.22-24)» (p. 1290).
Examinant l'une des formes grecques utilisées pour parler du concept de piété, les auteurs du même article disent ceci : «L'eusebia [la piété] chrétienne naît d'un principe intérieur et d'une puissance de vie donnés par Dieu (2 P 1.3; 2 Tm 3.5), en réponse à la foi qui était elle-même la réponse du pécheur à la révélation de la vérité salvatrice (1 Tm 3.16; le "mystère", secret révélé, duquel naît la "piété" est le message évangélique de l'incarnation et du règne de Christ). La vérité de l'Évangile a la particularité d'être "conforme à la piété" (1 Tm 6.3, NBS; Tt 1.1), c.-à-d. que la piété est l'expression normale et nécessaire de la vérité reçue; l'impiété est donc, chez ceux qui professent la foi, l'indication d'une vérité qui n'a pas été vraiment ni pleinement reçue (cf. 2 Tm 3.2-8; Tt 1.16; 2 P 2.19-22). Tout enseignement évangélique doit ainsi être mis à l'épreuve : suscite-t-il la piété, c.-à-d. incite-t-il à obéir aux exigences de Dieu? Manifeste-t-il correctement le don de la vie nouvelle en Christ, d'où seul peut provenir la piété (2 Tm 3.5-8)» (p. 1290).
Au regard de ce qui précède, de votre connaissance des Écritures et de votre expérience de Dieu, comment décririez-vous la piété ?
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(*) de Wit, C, et K. A. Kitchen (2010), « Piété », dans Le Grand Dictionnaire de la Bible,
deuxième édition révisée. Charols : Éditions Excelsis, p. 1289-1290.
Ajustement de la mise en page le 5 octobre 2023.