Parmi les sept questions identifiées dans l'article d'ouverture du présent fil de discussion, la troisième et la quatrième me paraissent les plus fructueuses :

• Quel est le lien entre la prière et l'armure spirituelle décrite dans ce passage ? Qu'est-ce que cela implique pour nous aujourd'hui même ?
• Quel est le lien entre la prière et l'épître aux Éphésiens dans son ensemble ?  Qu'est-ce que cela implique pour les différentes situations de nos vies ?

Les autres questions peuvent être vues comme des éléments contextuels pour nous aider à réfléchir à l'épître dans son ensemble en lien avec la prière.
Deux observations bien précises me conduisent vers ce choix de questionnement pour aborder l'étude de Éphésiens 6.10-20 sans perdre de vue l'ensemble de l'épître.
Premièrement, je me suis souvenu, en relisant ce passage, d'un commentaire de la Bible du Semeur version étude concernant Éphésiens 6.18 :      En grec, le verset 18 n'est pas une nouvelle phrase, ni la description d'une arme supplémentaire, mais une proposition rattachée à ce qui précède (et en particulier au verbe principal du paragraphe : tenez-ferme; v. 14). La prière est donc étroitement associée à l'armure qui vient de Dieu. Cp. Éphésiens 6.18-20 et Colossiens 4.2-5. Cette observation fait beaucoup de sens pour moi, car c'est dans la prière que l'armure prend son efficacité. Par exemple, l'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu, prend vie lorsqu'elle nourrit notre foi dans une attitude de prière. Le bouclier de la foi peut-il vraiment nous protéger en dehors d'une attitude de prière ? Un bouclier de foi sans prière, est-ce que ce n'est pas un principe plutôt qu'une relation ? Si l'on passe en revue chacun des éléments de l'armure spirituelle, la prière n'est-elle pas centrale ? Comment demeurer dans la vérité sans demander à Dieu de nous assister lorsqu'il serait beaucoup plus facile de mentir ou de cacher une partie de ce qui est vrai et nécessite d'être traité pas par le mensonge, mais avec amour.

Deuxièmement, en relisant Éphésiens au complet, dans la version Segond 21, je suis frappé de voir à quel point tout ce que dit Paul dans cette lettre est soit une prière ou sous-entend une prière. Je trouve que Paul nous donne par cette lettre l'exemple d'un homme dont le ministère baigne dans la prière. Par exemple, la bénédiction, «Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ» (Ép 1.2) ferait-elle du sens si elle ne sous-entendait pas une prière de la part de Paul ? Ce n'est peut-être pas explicitement une prière, mais une prière me paraît sous-entendue dans ce souhait. Puis, «Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ» (Ép 1.3) introduit explicitement une prière de reconnaissance dont les détails sont présentés en Ép. 1.3-22, avec des rappels en 3.16, en 3.17 et en 3.18 que ce qu'il écrit est en fait un aperçu des prières qui l'habitent et qu'il souhaite partager avec ses lecteurs et avec nous.

Relisons ou écoutons l'épître dans cette optique et demandons-nous quelle est l'importance de la prière dans notre vie par rapport aux différents contenus présentés tout au long de l'épître, tout autant les contenus du début qui parlent de qui nous étions et de qui nous sommes maintenant à cause de la mort de Jésus pour nous, que les contenus plus pratiques qui nous disent comment s'adresser les uns aux autres.

À vous la parole !

Ajustement de la mise en page le 5 octobre 2023.

La première des questions que je posais dans l'article d'ouverture du présent fil de discussion était la suivante:
«Dans quel cadre celui qui est chrétien est-il appelé à vivre ? Sommes-nous aux prises seulement avec ce que l'on voit, ou s'il y a une autre dimension qui parfois nous échappe ?»
Relire l'épître de Paul aux Éphésiens sous cet angle révèle qu'il n'y a pas que les  les 6 versets 10 à 20 du chapitre 6 qui nous placent dans cet environnement.

À titre d'exemple, l'expression «dans les lieux célestes» revient en Éphésiens 1.3; 1.20; 2.6; 3.10 :
Béni soit le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éphésiens 1.3, Segond 21, mes italiques)!

Cette puissance, il l'a déployée en Christ quand il l'a ressuscité et l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute souveraineté et de tout nom qui peut être nommé, non seulement dans le monde présent, mais encore dans le monde à venir (Éphésiens 1.20-21, Segond 21, mes italiques).

Mais Dieu est riche en compassion. A cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ --c'est par grâce que vous êtes sauvés--, il nous a ressuscités et fait asseoir avec lui dans les lieux célestes, en Jésus-Christ (Éphésiens 2.4-6, Segond 21, mes italiques).

Ainsi, les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent maintenant par le moyen de l'Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu, conformément au plan éternel qu'il a accompli en Jésus-Christ notre Seigneur  (Éphésiens 3.10-11, Segond 21, mes italiques).
Ce ne sont là que trois exemples de cette autre caractéristique importante de l'épître aux Éphésiens de situer ce qui se passe sur la terre en lien direct avec ce qui se passe dans le ciel. Les réalités visibles sont liées aux réalités invisibles, d'où l'attitude de l'apôtre Paul de prier continuellement et d'inviter ses collaborateurs apostoliques (par ex., en 1 Timothée, 2 Timothée et Tite) ainsi que les croyants (par ex., en Éphésiens 6.18) à prier sans cesses.

La deuxième question que je posais dans l'article d'ouverture était la suivante :
Quelles sont les ressources dont nous disposons pour faire face aux divers aspects de notre vie (par exemple, au travail, dans le mariage et la famille, dans notre église locale, entre églises) ?
En tête de liste, l'armure spirituelle revêtue dans une attitude de prière, selon ma compréhension de Éphésiens 6. 10-20, mais l'épître tout entière regorge de ressources complémentaires pour nous aider à livrer avec succès le combat spirituel dans lequel nous sommes tous engagés par définition en vertu de notre nouvelle identité d'enfants de Dieu et d'héritier du Roi et Maître de l'univers, de cohéritier avec Christ.

Pour ma part, je trouve utile, lorsque je lis Éphésiens, de remercier Dieu pour ce que le texte biblique me dit que j'ai et de demander à Dieu de me donner la force nécessaire de m'approprier celles des promesses ou des consignes qui me posent encore problème. Quand Paul prie, je prie avec lui. Quand Paul donne des instructions, par exemple, pour éviter de donner accès au diable (Épĥésiens 4.27), je mets ma vie devant Dieu dans la prière par rapport à ces aspects moins évidents pour moi dans ma vie en ce moment-là.

D'ailleurs, parmi les ressources à notre disposition, Paul mentionne le genre de propos tenir entre nous en Éphésiens 5.18-20. Il nous dit quels sont les sujets de conversation qui sortent de la bouche des personnes qui sont remplies de l'Esprit. Il nous dit aussi comment agir et parler et chanter de manière à être rempli de l'Esprit. C'est ce que j'appelle une ressource. Et cette ressource s'approprie et se vit dans et par la prière.