L'autoformation et l'accompagnement des personnes sont l'affaire de chacun, à tous les âges et dans tous les contextes. L'une des compétences préalables à tout mode d'accompagnement et commune à de nombreuses situations de vie est l'écoute.
Que l'autoformation ou l'accompagnement prennent place dans un contexte institutionnel ou personnel, l'écoute – de soi et de l'autre – qu'elle exige contribue à bâtir des compétences intrapersonnelles et interpersonnelles applicables à d'autres contextes que ceux dans lesquels elles se sont développées.
Le sens qu'une personne attribue aux événements de sa vie ne révèle-il pas son attitude épistémique et n'en est-il pas tributaire tout à la fois ? Comprendre l'attitude épistémique d'une personne, n'est-ce pas aussi comprendre le type d'apprenant qu'elle est ? N'est-ce pas encore là comprendre en grande partie le genre de personne qu'elle est, ses valeurs fondamentales et ses référents culturels ?
Par ailleurs, l'attitude épistémique d'une personne ne conditionne-t-elle pas sa capacité à passer du savoir-faire au savoir-être et ne constitue-t-elle pas un facteur d'inhibition ou de facilitation dans la réalisation de son potentiel – volets savoir-faire et savoir-être ?
Enfin, l'attitude épistémique d'une personne ne peut-elle pas, soit stagner, soit régresser, soit évoluer, bref demeurer statique ou se transformer ? S'il en est bien ainsi, ne serait-ce pas une tâche incombant à l'accompagnant que de cultiver, pour soi, et de favoriser, au besoin, chez ceux qu'il aide, le passage d'une posture épistémique devenue statique ou régressive, vers une attitude qui évolue ?
Cette tâche n'exige-t-elle pas un travail sur soi de l'accompagnant pour thématiser ce que sont les fondements et composants de sa propre attitude épistémique ?
Pouvons-nous, par nos attitudes et comportements, ou actes de la parole, contribuer à nos projets d'autoformation réciproques en nous prêtant appui les uns les autres afin que nous évoluions dans nos attitudes épistémiques ?
Adapté de Récit et interprétation d'un parcours éducatif, p. 30; aussi accessible sur Comment sait-on?