« Sur quoi porte la Révélation de Dieu aux êtres humains ? » constitue à mes yeux la première et la plus importante des questions à traiter pour comprendre ce que peut nous apporter la Bible à nous qui vivons au XXIe siècle. Je dirais en tout premier lieu qu'Il s'agit de l'histoire du rapport entre Dieu et nous. Ce constat se dégage assez facilement lorsque l'on fait la lecture de l'ensemble des textes bibliques depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse en observant qui sont les protagonistes. Dieu est le principal protagoniste de l'ensemble de l'œuvre que l'on appelle la Bible. On l'y trouve en interaction avec les humains dont il est la source de leur être, comme il est source de toute vie et de toute chose qui existe depuis le commencement du monde.
Le livre de Job serait semble-t-il le plus ancien livre de ce recueil de textes que l'on peut minimalement considérer comme étant le témoignage originel de ceux qui ont participé aux événements révélatoires. Or, dans ce livre dont le récit porte sur un homme qui aurait vécu avant Moïse et qui n'aurait lui-même disposé d'aucun des autres textes bibliques, c'est comme son propre Rédempteur que Job conçoit le Dieu sur qui il s'appuie pour lui rendre justice. Du plus profond de sa souffrance, physique, morale et sociale, Job affirme ceci : « Mais je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; après que ma peau aura été détruite, moi-même je contemplerai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable; Mes yeux le verront, et non ceux d'un autre; mon âme languit d'attente au-dedans de moi » (Job 19:25-27).
L'histoire de Job se termine par une remontrance de la part de Dieu à Job et à ses amis pour avoir parlé sans les comprendre des intentions de Dieu, puis par la justification de Job et la restauration par Dieu de sa bénédiction (Job 38-42).
Par ailleurs, dans la ligne directe de l'espérance de Job quant à son Rédempteur, lorsque Jean-Baptiste a envoyé ses disciples demander à Jésus s'il était celui qui devait venir, c'est-à-dire, le Christ, le Messie annoncé par les prophètes (Mt. 11:1-6), Jésus répondit en citant le passage du prophète Ésaïe où il est écrit ceci : « Dites à ceux qui ont le cœur troublé : prenez courage, ne craignez pas; Voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu; il viendra lui-même et vous sauvera. Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, s'ouvriront les oreilles des sourds; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie » (Ésaïe 35:4-6).
C'est du Dieu d'Israël dont il est question ici, c'est Lui qui devait venir, Lui-même, comme le dit encore le prophète Ésaïe qui avait annoncé qu'une vierge serait enceinte d'un enfant que l'on nommerait Emmanuel (Ésaïe 7:14), c'est-à-dire Dieu avec nous. De cet enfant Ésaïe nous en dit davantage lorsqu'il écrit : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (Ésaïe 9:5).
C'est de ce Dieu et Sauveur incarné en Jésus de Nazareth dont les textes fondateurs du christianisme nous font le récit et dont voici quelques autres extraits parmi les plus percutants qui soient. L'apôtre Jean s'exprimant du fond des siècles nous dit :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue » (Jean 1:1-5).
L'on peut de plus lire sous la plume de l'auteur de l'épître aux Hébreux :
« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils; il l'a établi héritier de toutes choses; par lui il a aussi créé l'univers. Le Fils est le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne; et il soutient toutes choses par sa parole puissante. Il a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. Il est devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ? Et de nouveau, lorsqu'il introduit dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l'adorent ! De plus, il dit des anges : Il a fait des anges des esprits, et de ses serviteurs une flamme de feu. Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu est éternel; le spectre de ton règne est un spectre d'équité; tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité; c'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes collègues. Et encore : Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains; ils périront, mais tu subsistes; ils vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés; mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront point. [...] (Hébreux 1:1-12).
Et, de nouveau sous la plume de l'apôtre Jean :
« Thomas, appelé Didyme, l'un des douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.
« Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !
« Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles, qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20:24-31).
Voilà donc en partie le savoir principal se dégageant de l'ensemble de la Révélation divine dont Jésus lui-même constitue le noyau central. Il s'agit d'un savoir concernant qui est Dieu et qui nous sommes ou pouvons devenir par rapport à Lui. Les passages bibliques cités en appui ne font qu'effleurer la surface de cet enseignement central. Qu'ajouteriez-vous à ce qui précède ?
Adapté de Dieu et moi - Essai autobiographique, p. 62-65; aussi accessible sur Formation par l'autobiographie.